Marie Jacinthe de Botidoux to Martha Jefferson (Randolph)

editorial note

The text that follows is part of what Botidoux referred to as one of her “journal” letters. The Editors have broken this manuscript, which spans nearly three months, into sections dated as Botidoux dated them, and grouped each transcription together with its translation. Unless otherwise noted, Botidoux’s original punctuation and spelling have been retained. Links to navigate from one dated section to another appear below.

To “journal” beginning 4 Nov. 1789To previous “journal” entry 8 Jan. 1790To next “journal” entry 13 Jan. 1790

Dimanche 10 Janvier [1790]=

Combien je suis désesperée d’être sortie hier Ma Chere mr Shurt est venu pour me dire que tu etois arrivée heureusement, pourquoi n’ai-je pas eu de tes Lettres par Le Vaisseau qui Lui à apporté Cette nouvelle? je ne veux pas te faire de reproches, ils ne servent à rien qu’a ennuyer mais je t’assure que je n’aurois pas eu Cette negligence si j’avois été à ta place, il est vrai que Ce seroit beaucoup te demander que d’exiger que tu M’aimas Comme je t’aime, je ne me suis appercue que depuis ton depart jusqu’a quel point je t’étois attachée, pendant que tu etois ici L’habitude de te voir de te dire tout Ce que je pensois M’empechoit de bien sentir à quel point tu m’etois necessaire mais actuellement il ne se passe pas de journée que je ne sente Combien La separation d’une amie Comme toi est dure à Chaque Chose qui M’arrive ou aux autres Ma pensée se porte tout de suite sur toi après avoir été si Long tems accoutumée à penser tout haut avec toi à te dire exactement tout Ce que je pensois, je ne puis me faire a n’en dire que Le demi quart à D. que j’aime bien si tu veux a qui je racconterois des choses importantes, mais qui ne m’inspire pas De Confiance pour toutes tous Ces [. . .] riens, Car C’est Le terme, que je te dirois, d’ailleur tu sais quelle n’est pas ouverte [. . .] et que son ton est d’être reservée [. . .] et bien éloigné de La franchise qui regnoit entre nous,—Mr Shurt doit revenir mercredi Chercher enfin mes Lettres je Compte Lui faire bien des questions et pour Le Coup La politique sera de Coté, j’ai Cru quelque tems qu’il M’avoit oubliée, je ne pouvois Concevoir qu’il ne se fut pas trouvé d’occasion depuis trois mois—Daudincthun, La Chariere, Bath jenny, Lancon enfin tout Le Monde te dit un million de choses1 et fait ton eloge Combien tu etois aimable Charmante & quand je Leur parle de toi. embrasse polly pour moi et dis Lui que je L’aime bien, dis aussi bien des choses à mlle Salé

avant de fermer ma Lettre je [. . .] veux encore te racconter une belle scene qui à a eu lieu hier Chez Mde De Vergennes. je t’ai dit Le ton de Ces dlles. il etoit Le même hier que Les autres jours Moi Comme à mon ordinaire je restois avec Mdes De vergennes et La palun pendant que Ces dlles jouoient dans une autre chambre, Mde De vergennes et une autre femme M’ M’ont fait des Compliments sur ma sagesse et que j’avois La raison de mon age, j’ai pris Cela en plaisanterie mais je voyois bien quelles N’etoient pas de très bonne humeur C’est qu’effectivement vers 8 heures du soir Mde De Vergennes a appellé jenny Lui a dit q en pleurant et en même tems fort en Colere quelle etoit très mecontente de Lancon quelle vouloit faire La Conquête de son mari et enfin quelle L’a prioit de Lui dire de ne plus revenir Chez elle, jenny a eu une petite partie du sermon et n’a pas été très bien traitée je ne sais pas pourquoi Car elle est fort Contente d’elle ainsi que de Bath et Les a priées de retourner chez elle, [. . .] Lorsque j’ai su Cette scene Cela m’a donné L’explication des honnêtetés que mde De V. M’avoit fait pendant La soirée elle est toujours très honnête mais Cela avoit augmenté de moitié, elle m’embrassoit, me priait2 d’aller La voir si je L’aimois un peu me faisoit des Compliments ainsi que Cette autre femme que je Connoissois très peu enfin elles m’accabloient de Caresses M’accabloient toutes Les deux de Caresses, je t’avouerai tout franchement que je suis extremement flattée de Cela Car au moins Cela me fait voir qu’on ne perd rien a avoir toujours La Conduite raisonable qu’une dlle doit avoir—Ce n’est pas que je veuille faire La Critique de Lançon je ne Conçois même pas Comment mde De v. a pu La soupconner plutot qu’une autre puisque Bath et jenny font tout autant de folies quelle, je Crois bien que si elle avoit eu d’autre intention [. . .] que de s’amuser ses vues ne se seroient pas portées sur Le Vte de vergennes qui Comme tu sais est Laid a faire enfuir et Marié, pendant qu’il y a de jolis jeunes gens, Mais La jalousie aveugle Comme L’amour, tu sais Le proverbe, au fait C’est toujours fort desagreable et Ces dlles en sont toutes deconcertées, il ne faut pas que Cela me fasse oublier de te dire, que une des Conquêtes dont je t’ai parlé [. . .] Dans Les Commencements y etoit et n’a dansé qu’avec moi j en suis d’un orgueil dont rien n’approche, puisque a d’autant plus que Cause de mon vesicatoire j’etois encore plus Mal fagottée que de Coutume, et que il faut qu’on vienne Me Chercher au Lieu que Ces dlles Comme a Leur ordinaire etoient très parées et qu’avec Leur gayeté sotte elles devroient attirer tous Les hommes autour d’elles—Ce jeune homme est joli Comme L’amour il L’emporteroit de beaucoup sur mr D’hautefeuille, il a un teint superbe d’une frai[cheur] charmante, Le nez tres bien, La Coupe du Visage parfaite des yeux bleus avec de grandes paupieres noires, parfaitement Coupés ([. . .]) et pas très ouverts Ce qui Lui donne Le plus joli regard possible, Les sourcils un peu forts bien arqués, noirs et Les Cheveux de La même Couleur que moi, d’une taille d’Ordinaire pour La grandeur, ni gras ni maigre mais parfaitement bien fait dans sa taille une très jolie tournure et Le meilleur ton du monde, si tu n’appelles pas Cela un Charmant Cavalier que te faut-il? je ne t’en avois pas [. . .] parlé La premiere fois parsceque je Le n’avois pas Beaucoup remarqué et puis tu sais que du premier Coup d’œil je ne trouve personne [. . .] jolie joli mais d’après le portrait tu peux imaginer voir que je n’ai pas tort d’avoir de l’orgueil notes que L’autre qui ne parle qu’a moi et dont je t’ai parle aussi dans Les Commencements est Le plus joli de La societé après celui Ci, et est un élegant, d’ailleur un homme de Cour, Ce qui est très rare dans cette Maison, [. . .] ou il en vient guerre que des américains aussi est-il de marque et je L’ai souligné pour que tu y fasses3 attention Comme ni [. . .] L’un ni L’autre ne sont pas farceurs Ces dlles ne Les aiment pas. L’histoire de Lancon va surement mettre beaucoup de tristesse et de gêne dans cette societé=

editors’ translation

Sunday 10 January [1790]

How dispirited I am, my dear, for having been out yesterday. Mr Short came by to tell me that you had arrived safely. Why did I not get your letters by the same ship that brought him this news? I do not want to reproach you. It serves no purpose other than to annoy you, but I can assure you that I would not have been so negligent if I had been in your place. It is true that it would be asking too much to demand that you love me as I love you. Only after you left did I realize the extent of my attachment to you. While you were here the habit of seeing you, of telling you everything I thought, kept me from feeling how much I needed you, but now not a day goes by without my feeling how hard is the separation from a friend like you. For each and every thing that happens to me or to others, my thoughts go to you right away. After having been accustomed for such a long time to think aloud with you, to tell you exactly everything I thought, I cannot get used to saying even an eighth of it to D., whom, let me tell you, I like quite a bit, and to whom I would tell important things, but to whom I do not confide all these trifles (and this is precisely the word that I would use with you). Besides, you know that she is not open and that her attitude is reserved and far from the frankness that reigned between us,—Mr Short must come back on Wednesday to fetch my letters at last. I intend to ask him many questions, and this time politics will be set aside. I thought for some time that he had forgotten me. I could not imagine that he had no opportunity to visit in the last three months—d’Audincthun, La Charière, Bath, Jenny, Lançon, well, everybody sends you a million regards and sings your praises. How nice and charming you were! And when I speak to them of you they say “Give a kiss to Polly for me and tell her I like her very much, and also send my regards to mlle Sally”—

Before I close my letter I want to tell you about one beautiful scene that took place yesterday at Mde de Vergennes’s. I have told you about the demeanor of these young ladies. Yesterday it was the same as other days. I, as usual, stayed with Mesdames de Vergennes and La Palun, while the young ladies played in another room. Mde de Vergennes and another woman complimented me on my wisdom and said that I had the sense proper to my age. I treated this as a joke, but I could clearly see that they were not in a good mood. In fact, that evening around 8 o’clock Mde de Vergennes called Jenny in and said, in tears and at the same time quite angry, that she was very unhappy with Lançon, who wanted to seduce her husband, and she asked Jenny to tell Lançon please not to come back to her house anymore. Jenny got a small share of the sermon and was not very well treated. I do not know why, because Mde de Vergennes is very satisfied with her, as well as with Bath, and asked them to please come again. To me this scene explained Mde de Vergennes’s kindness toward me throughout the evening. She is always very kind, but that had increased by half. She kissed me, begged me to visit her if I loved her a little, and complimented me, as did this other woman, whom I hardly knew. In a word, they overwhelmed me with endearments. I will very frankly confess to you that I am extremely flattered by all that, because it makes me realize that one has nothing to lose by behaving reasonably, as a young lady should—This does not mean that I want to criticize Lançon. I cannot even conceive how Mde de V. could suspect her rather than anyone else, since Bath and Jenny make fools of themselves as much as she does. I really think that if her intentions went beyond having fun, her eyes would not have set on the vicomte de Vergennes who, as you know, is ugly enough to scare away anyone, and married, while there are good-looking young men around. But you know the adage, jealousy, like love, blinds you. In any case, it is always very unpleasant, and these young ladies are all upset about it. I must not forget to tell you that one of the conquests of whom I talked to you at the beginning was there and danced only with me, which fills me with incomparable pride, especially since, because of my vesicant, I was dressed even worse than usual, and one had to look for me, whereas these young ladies were, as usual, in their best attire and, with their silly cheerfulness, should attract all the men around them—This young man is as beautiful as love. He would win out over Mr d’Hautefeuille. He has a superb complexion, of a charming freshness, and a very good nose. The shape of his face is perfect, the eyes are blue and perfectly shaped, with long, black eyelashes, and not too open, which gives him the most beautiful look. His eyebrows are somewhat accented, well arched, also black, and his hair is the same color as mine. His height is average, he is neither skinny nor fat, but perfectly well shaped for his size, he carries himself well, and he has the best tone of voice in the world. If you do not call this a charming gentleman, what else do you need? I had not talked to you about him the first time, because I had not noticed him much, and besides, you know that at first glance I find no one pretty. After this portrait, you can see that I am not wrong to be proud. Note that the other one who speaks only to me, and about whom I also spoke to you at the beginning, is the prettiest in the group after this one, and is an elegant man, a courtier, as a matter of fact, which is very rare in this house, where, besides Americans, hardly any other gentlemen come. So, he is remarkable, and I have underlined it so that you will pay attention. Since neither is a clown, these young ladies do not like them. The story about Lançon will surely bring a lot of sadness and uneasiness into this circle.

To next “journal” entry 13 Jan. 1790

RC (ViCMRL, on deposit, ViU: Botidoux Letters, # 5385-aa); partially dated; quotation marks in translation editorially supplied. Translation by Dr. Roland H. Simon.

dlles: “demoiselles.”

1Manuscript: “chose.”
2Manuscript: “prier.”
3Manuscript: “fasse.”
Date Range
Date
January 10, 1790
Collection
Repository