Etienne St. Julien de Tournillon to Nicholas P. Trist
Mon Cher trist. | 28—9bre 1820. |
nous avons été pendant près De trois Semaines Dans une bien pénible perplexité: notre Chère marie louise En jouant Dans la chambre De sa g-maman a fait une chûte, Dont les Suites ont été bien funestes, puisqu’il y a Eu une fracture. Le Deur m. que nous avons de Suite Envoyé chercher a d’abord prétendu que ce n’était rien et a Seulement appliqué une compresse avec une bande. L’enfant [. . .] est resté dans cet état jusqu’au lendemain; mais les Souffrances augmentant. De nouveau nous avons fait appeler le médecin; cette fois il a beaucoup mieux éxaminé et a fini par déclarer qu’il Croyait bien qu’il y avait fracture et il S’est mis de Suite En devoir De mettre un appareil: quatre Semaines Se Sont écoulées depuis cette funeste catastrophe et ce n’est que depuis un jour ou Deux que notre chère Enfant commence à faire qques pas, non Sans être Soutenue par quelqu’un; Vous jugez bien qu’un pareil accident n’a pas peu contribué a nous plonger tous dans une tristesse profonde; nous espérons qu’avec le tems elle fera Servira également L’usage de Ses Deux jambes et que ce funeste accident n’aura pas Des suites qu’entrainent bien Souvent ces Sortes de malheurs. Votre maman d’ici à qques jours Vous écrira et j’espère qu’elle Vous fera part Donnera dans Sa lettre quelques détails rassurants.
j’ai Reçu ces jours Ders une lettre De Browse il a Entièrement changé Ses Batteries: ce n’est plus au nord qu’il Se dire dirige il va dans la Caroline Du Sud à Columbia. il Donne plusieurs raisons assez plausibles Sur ce changement: Dabord mr J. n’y a pas peu contribué: ensuite il prétend que Ses Dépenses Seront moindres ce qui, dit-il, est entré pour beaucoup dans Sa détermination, un autre motif c’est qu’il [. . .] Compte commencer L’étude des Loix Sous le Juge Cowper, le meilleur jurisconsulte des E.Uis. En attendant Son départ il passe Son tems très agréablement à monticello où il reçoit toujours de nouvelles marques D’amitié. je lui ai Envoyé Dans le Ct De 7bre $500. cependant Sa lettre Dattée Du 17. 8bre ne m’accuse point de reception. je crois cependant que mr [. . .] W. nott n’a point négligé d’informer Son associé mr Calender à New-york qu’il avait touché ce fonds cette Somme c’est la réponse qu’il a faitte à votre maman. Le 13. Du Ct j’ai fait compter $100. pour Vous à au Susdit W. nott et comme les fêtes approchent je joins Sous ce pli un Coupon D’un Billet de $100. des E. Uis qui par hasard m’est tombé dans les mains. ce qui Vous fera $200. aussi tôt que vous aurez reçu ce coupon mandez-le moi je Vous ferai parvenir de Suite L’autre moitié.
nos denrées Sont Sacrifiées à la Sordide Cupidité des anglais Eux Seuls achetent nos cotons: j’ai jusqu’à ce moment Vendu 85—Bales à 16[s?] mais on parle d’une forte baisse: ces messieurs ont beau jeu ils n’ont pas de Concurrents ils vont acheter au plus bas prix possible et Vont Ensuite conduire nos cotons En france où Louis XVIII. les vendra dans Ses ports En leur fesant payer peu ou point de droits: cela S’arrange à merveille pour les armateurs anglais ce Sont les amis des Bourbons il faut bien que les Bourbons les protègent! … qque nouveau franklin ne paraîtra-t-il point à la Cour de france pour y faire percer la vérité et pour y plaider les droits qu’un peuple libre Doit avoir Sur un peuple esclave.
nous avons eu ici Dernièrement un de Vos Camarades D’Études Le jeune Baker: Vous devez bien penser qu’il a été assailli de questions Dont les réponses ont été pour nous toutes plus Satisfaisantes les unes que les autres: il n’a passé que La moitié d’une journée avec nous et il nous avait promis de nous revoir mais nous avons appris depuis qu’il avait pris une autre direction ce qui nous a privés Du De ce plaisir de le revoir.
[. . .] Malgré les chagrins et les peines que nous avons épprouvés nous jouissons tous d’une parfaite Santé nous vous Embrassons tous tendrement.
Votre maman Vous a écrit le 12. de ce mois à m Me trist à Vous et à Browse; cette dernière lettre à Browse etait adressée à philadelphie dans la croyance où nous étions qu’il devait être parti pour cette ville.
editors’ translation
My Dear Trist, | 28—November 1820. |
For nearly three weeks we have been in a very painful state of perplexity. While playing in her grandmother’s room, our dear Marie Louise had a fall of which the outcome was quite disastrous, because there was a fracture. Dr. M., whom we immediately asked to be fetched, first pretended that it was nothing, and he only applied a compress with a bandage. The child stayed like that until the next day, but her suffering increased. We called for the doctor again. This time he examined her much better and finally declared that he believed there was a fracture, and he duly proceeded to apply a dressing. Four weeks have gone by since this disastrous catastrophe, and it is only since a day or two that our dear child has begun taking a few steps, but not without being held by someone. You can well judge that such an accident has contributed to plunge all of us in a deep sadness. We hope that with time she will make use of her two legs equally, and that this disastrous accident will have none of the consequences that this sort of misfortune carries with it. Within a few days your mother will write you, and I hope that she will give you some reassuring details in her letter.
I received a few days past a letter from Browse. He has changed plans entirely. He no longer goes north, he is going to Columbia, South Carolina. He gives several rather plausible reasons for this change. First, Mr. J. did little to contribute to it. Then he argues that his expenses will be less, which, he says, played a big part in his determination. Another motive is that he plans to start the study of law under Judge Cowper, the best jurisconsult in the United States. While awaiting his departure, he spends his time very pleasantly at Monticello, where he is always greeted with new demonstrations of friendship. During the month of September I sent him $500, but his letter dated 17 October does not acknowledge its reception. I nevertheless believe that Mr. W. Nott did not neglect informing his associate, Mr. Calender in New York, that he had received this sum. This is the answer he gave your mother. On the 13th of this month I had the above-named W. Nott register $100 for you, and since the holidays are approaching, I include with this letter a United States voucher for a bill of $100 that fell in my hands by chance, which will make $200. As soon as you receive this voucher, tell me, and I will send you the other half right away.
Our goods are sacrificed to the sordid cupidity of the English. They alone buy our cotton. I have until now sold 85 bales at 16[s?], but they talk about a steep decrease. These gentlemen have a big advantage, they have no competitors, they will buy at the lowest possible price and then will steer our cotton to France, where Louis the Eighteenth will sell it in his ports and make them pay little or no duties. This will suit marvelously the English shippers. They are the friends of the Bourbons: it is necessary that the Bourbons protect them! Will not a new Franklin appear at the court of France to shine the light through and plead for the rights that a free people must have over an enslaved people?
Lately we had one of your classmates with us, the young Baker. You have good reason to imagine that he was assailed with questions whose answers were all comforting for us. He spent only half a day with us, and he had promised to see us again, but we have learned since that he had gone in another direction, which deprived us of that pleasure.
Despite all the sorrows and troubles we have experienced, we are all enjoying perfect health. We all kiss you tenderly.
Your mother wrote to Mrs. Trist, to you, and to Browse on the 12th of this month. This letter to Browse was addressed to Philadelphia, in our belief that he must have left for this city.