Etienne St. Julien de Tournillon to Nicholas P. Trist
mon cher trist | 16–août 1820.— |
je reçois votre Lettre du 20. Juillet ul. il y a Sans doute qque fatalité attachée à la reception de ce check de $150. Dont le montant devrait être à votre disposition depuis plus de 8–mois; et je vous avoue que Si je me trouvais dans une toute autre position, j’enverrais promener les tireurs et je ferais volontiers le Sacrifice de cette Somme: Si d’ici à 15. jours vous ne m’accusez L’avoir reçu j’écrirai de nouveau pour avoir un Cinquième check; mais je présume, qu’avant L’expiration de ce tems, nous recevrons l’avis de la réception de La lettre de mrs monroe miller et Ce les tireurs adressée à la maison de philadelphie que votre maman vous a envoyée il y a 6. Semaines, et dans laquelle ils avisent de tenir ce montant à vos ordres. j’apprendrai avec beaucoup de plaisir que ces fonds Sont à votre disposition ainsi que Les $200. qui ont été comptées à mr W. nott le 6. mai Der—
Votre Sabre et votre poignard Sont arrivés par le Ne Alexandre Capne Lefebvre; mais un inconvénient va peut-être En différer L’envoi pour plusieurs mois. ce Bâtiment Dans Sa route, a relâché à St thomas et s’est fait naturaliser Danois pour Se Soustraire au tonnage De $18 mis Sur tous les [. . .] Navires français, ce qui cause des fraix énormes; le Collecteur ne veut rien entendre de cette naturalisation et menace de Saisir et le Bâtiment et Sa cargaison, de Sorte qu’il faudra attendre la decision de cette affaire. je crains bien que cette Sévérité du gt américain, qui dans1 le fait et dans le droit, est très juste puisque ce n’est que par représailles qu’il agit, n’influe Sur le prix de nos cotons; et je ne peux m’imaginer quel est le but du gt français de n’avoir point accédé à un traité de Commerce—avantageux aux deux nations: c’est, Sans-doute, un acte de politique à la bourbon qui, pour favoriser Son alliée L’angleterre, préfère aller chercher chez elle nos denrées, et nous faire acheter, par Son entremise, les productions françaises dont nous pouvons avoir besoin: Si c’est Là Son véritable but: c’est une chose bien digne de La magnanimité de cette dynastie.
une lettre de browse m’annonce qu’il n’est point encore fixé Sur le choix de collège où il doit [. . .] Entrer: j’espère que Sous peu j’apprendrai Sa détermination; je désire que Sa décision Soit prompte parceque je pense, avec quelque raison, qu’il n’a pas de tems à perdre pour achever Son éducation.
mon opinion, que vous demandez, Sur les chances que peut avoir un jeune homme qui, familiarisé avec les loix desirerait Se fixer à la Louisiane pour y Suivre La Carrière du Bareau, doit être de peu de considération, En égard à La Scène où je Suis placé: mes occupations ne Se Bornant guère qu’à [. . .] l’agriculture et un le Cercle de [. . .] ma famille formant toute une Société, je me Crois peu propre à vous donner les éclaircissements que vous demandez: néanmoins je Suis porté à penser qu’un avocat avec des talents peut, mieux que Dans toute autre partie de L’union, faire Son chemin ici, mais il est indispensable qu’il Sache les deux langues: le jeune White que vous avez connu a Subi depuis peu Son examen, il a été reçu et exerce présentement: à Son originalité près, il y a beaucoup d’étoffe chez lui, et je Suis certain qu’il gagnera de L’argent, car c’est Là le hic.
nous avons appris avec une joie inexprimable que Vous aviez obtenu la Seconde place dans votre classe: je n’ai pas besoin de Vous engager à continuer, vous en Savez tout aussi bien que moi toute l’importance. j’observe Souvent à votre maman combien elle est heureuse avec Ses chers enfans; Vous et Votre frère êtes pour elle une Source de félicité et je ne peux terminer Cette lettre Sans vous témoigner toute la Satisfaction que vous donnez à vos parents: je fais des voeux pour que julien marche un jour Sur vos traces.
P.S. nous venons de perdre le jeune antoine; ce nègre que j’avais mis dans le tems, en apprentissage chez le Vieux Kelly à la terre haute: depuis un an ce nègre était Sans ressource il avaît un aneurism au cœur: je n’ai rien négligé pour Son Soulagement et je l’avais même envoyé qques mois avant Sa mort chez un célèbre médecin, ou du moins passant pour tel; [. . .] qui âprès l’avoir gardé Cinq ou Six Semaines chez lui me L’a renvoyé avec une lettre m’annonçant que Sa guerison était impossible.
tout Le monde Se porte bien. la petite marie est couverte de Clous, mais ils aboutissent et je regarde ces tumeurs plus comme un bien que comme un mal
editors’ translation
my dear trist, | 16 August 1820 |
I have received your letter dated the 20th of last July. There is, no doubt, some fatality attached to reception of the check for $150, whose amount should have been at your disposal more than 8 months ago, and I assure you that, if I found myself in quite another position, I would send the drawers to hell and would be pleased to make the sacrifice of this sum. If, 15 days from now, you do not acknowledge having received it, I will write again to have a fifth check, but I presume that before the expiration of that time, we will receive notice of reception of the letter from Messieurs Monroe Miller and Co., the drawers, to the house in Philadelphia a letter that your mother sent you 6 weeks ago and in which they give notice that this amount be made available to you upon request. I will learn with much pleasure that you have those funds at your disposal, as well as the $200 that were paid to Mr. Nott on the 6th of last May.
Your saber and your dagger have arrived by way of the ship Alexandre Captain Lefebvre, but an inconvenience will perhaps delay their dispatch for several months. This ship, on its way, stopped in St. Thomas and was naturalized as Danish in order to avoid the entry levy of $18 imposed on all French ships, which leads to enormous expenses. The collector is turning a deaf ear on this naturalization and threatens to seize the vessel and its cargo, and so we will have to wait for the resolution of this affair. I much fear that the strictness of the American government, which, in fact and in law, is very fair, since it is only in reprisal that it so acts, will impact the price of our cotton, and I cannot imagine what was the reason for the French government not to have acceded to a treaty on commerce advantageous to both nations. It is, without doubt, a political act in the manner of the Bourbons that, in order to favor their ally, England, they prefer to fetch our goods there and make us buy the French products that we might need through their intermediary. If that is its true goal, it is a thing fitting the magnanimity of that dynasty.
A letter from Browse announces to me that he has not yet settled on the choice of college he will enter. I hope that I will soon learn of his decision. My desire is that it be prompt, because I think with some reason that he has no time to lose before he finishes his education.
My opinion, which you ask for, on the opportunities that a young man familiar with the law would have if he wished to settle in Louisiana to pursue a career at the bar, must be of little consideration, given the stage on which I stand. My occupations being limited to agriculture, and my family circle being my whole world, I believe I am hardly the right person to give you the explanation you ask for. I am nevertheless inclined to think that a lawyer with talent can, better than in any other part of the Union, cut his own trail here, but it is indispensable that he know the two languages. The young White, whom you knew, has recently passed his examination, was admitted, and is presently practicing. Except for his eccentricity, there are many good qualities in him, and I am certain that he will make money, for there is the rub.
We learned with inexpressible joy that you had placed second in your class. I do not need to encourage you to keep going, you know as well as I do how important it is. I often remark to your mother how happy she is with her dear children. You and your brother are for her a source of happiness, and I cannot end this letter without avowing to you all the satisfaction you give to your parents. I wish for Julien to follow in your footsteps.
P.S. We have just lost the young Antoine, the Negro whom some time ago I had put in apprenticeship with the old Kelly, in Terre Haute. This Negro had been helpless for a year. He had a heart aneurism. I spared nothing for his relief and, before his death, I had even sent him to a famous doctor, or at least one known as such. After keeping him five or six weeks, he sent him back to me with a letter telling me that his cure was impossible.
Everyone is doing well. Little Mary is covered with boils, but they clear up, and I see these tumors more as a good than a bad thing.