Etienne St. Julien de Tournillon to Nicholas P. Trist
8—juillet 1819. |
je viens, enfin, mon cher trist, âprès une attente d’un mois de recevoir un petit check De La N. o. tiré Par V. nolte—et C. Sur une maison très solide De philadelphie: je l’ai desuite acheminé à Votre frère [lui] observant: que je n’avais pû pour le moment me procurer une plus forte Somme, ce check [. . .] n’étant que de $300. mais que, dans le Ct Du mois D’auguste prochain je lui en ferai passer un autre [de] pareille Somme. je me Ressens ainsi que tout le monde De la gène Des affaires occasionnée par la rar[eté du num]éraire; mais à [ma] grande Satisfaction, je commence à m’appercevoir d’une amélioration. les récoltes Sont généralement belles, les cotons reprennent [fa]veur, des arrivages très recents du hâvre les cottent à 45c ce qui est D’un augure très favorable. je ne partage point L’opinion de beaucoup de personnes qui prétendent que la grande quantité de cette denrée dans les indes portera un co[up] funeste à notre pays. la qualité qui arrive de ces contrées éloignées est très inférieure [à la] [. . .] qualité du nôtre; les consommations deviennent annuelement plus grandes, les manufactures Se multiplient, Des hommes naguère employés à la destruction du genre-humain reprennent leurs anciennes habitudes, et ceux qui ne Se destinent pas à L’agriculture viennent Se ranger dans les atteliers de ces manufactures; ces raisons doivent necessairement contribuer à donner un prix relevé à ce lainage; joignez à cela la paix que toutes les têtes Couronnées Sont disposées à entretenir, tout me porte à croire que nos cotons Se vendront toujours bien Surtout en tems de paix.
les eaux Se Sont retirées; elles m’ont cependant permis d’exploiter pendant deux mois et demi: je vais présentement faire des réparations indispensables à ce moulin.
j’ai eu pendant quelques jours plusieurs malades; j’en ai traité une partie: les pluies abondantes Survenues très à propos ont beaucoup contribuées à L’expulsion des maladies qui commençaient à [faire d]es ravages, mon Voisin Pre Daigle est mort, le médecin lui a Signé bien promptement Son passeport pour L’autre monde.
je ne vois présentement aucune opportunité pour faire venir le Sabre que vous me demandez: les Bâtiments pour France Sont partis: il commence à En arriver mais ils ne repartiront qu’âprès avoir pris leur chargement ce qui ne Sera qu’à la fin de la récolte pendante; alors je pourrai charger quelqu’un en ville de cette commission, mais avant la réception de ces objets il S’écoulera près d’une année; ainsi Si vous pouviez vous les procurer à philadelphie ou dans quelqu’autre ville du nord je crois que cela vaudrait beaucoup mieux, je vous enverrai les fonds à ce nécessaire.
la de Lettre de Browse était datée de monticello il nous donne tous les détails de L’acceuil flatteur qu’il reçoit Sans cesse de cette famille: avant d’entrer au collège il va, dit-il, étudier avec le petit fils de m. J. chez un M. Stack one of the Best classics in the U.S. sa lettre est du 14—mai, une autre lettre de me trist du 30 Du même mois dit: que Browse va prendre Son logement chez un nommé Laporte qui Se propose de recevoir en pension les étudiants de ce mr Stack.
L. L. Vous a envoyé le hamac que vous me demandiez par votre lettre du … je l’avais prié de Vouloir bien faire ce petit envoi. nous l’avons Vu depuis ici, et il nous a dit avoir rempli de Suite cette commission et même avec beaucoup de plaisir. Vous Saurez que Son pere a vendu Son habitation Située Sur la rivière de la fourche, il Son fils avait fait le voyage pour mettre en possession L’acquereur.
M. hiviart, celui qui pendant quatre ans a occuppé le fauteuil Senatorial Vient de me Rendre une visite, il Se propose de partir pour france et est venu prendre mes Commissions; Si Son Voyage avait lieu je le chargerais de L’affair L’achat En question. mais je doute fort quil L’effectue. Aynault occuppe à la pointe Coupée la chaise curule,—il remplit, dit-on, assez bien Ses fonctions, il est certain que Si L’importance Entre pour quelque chose dans la dignité d’un magistrat, il est Sous ce rapport, le nec plus ultra des gens en place.
on parle de 8. Candidats à la place de gouverneur de [notre ê]tat dont 4 américains, 3. Creols, Et un français—
nous nous attendions à avoir au printems la visite de mr Browse et de Sa dame, nous ignorons encore quelle fâche[use] circonstance a pû mettre obstacle à cette résolution.
nous n’avons point encore Vu [le] jeune homme que [vous] annoncez à votre maman.
porter a été Est p[résentement] avocat genéral Pour notre district White est toujours notre greffier. le jeune gillet que vous avez Sans-doute [. . .] connu vient de Se marier [avec] la Ve guilbert cette Veuve n’a pas Seulement laissé a pe laissé expirèr le tems voulu par la loi pour légitimer un Second nœud, ce Sont de ces actions qui En révoltant la nature, font honte à L’humanité.
à L’exception de Votre maman, tout le monde est ici bien portant, je desirerais faire beaucoup d’argent cette année pour pouvoir lui faire faire un voyage. Recevez les amitiés de toute la famille et croyez-moi V. affectioné Pere
editors’ translation
8 July, 1819 |
At last, my dear Trist, after waiting for one month, I have just received a small check from New Orleans drawn by V. Nolte and Co. on a very solid firm in Philadelphia. I immediately sent it to your brother, noting that, for the moment, I had not been able to obtain a bigger sum, this check being for $300 only, but that, in the course of this next month of August, I will write him another for the same amount. Like everyone, I feel the effect of the financial troubles caused by the scarcity of currency, but to my great satisfaction I am beginning to notice an improvement. The crops are in general beautiful. Cotton is back in favor; very recent arrivals from Le Havre put it at 45 cents, which augurs very favorably. I do not share at all the opinion of many persons who pretend that the great quantity of this commodity in India will strike a mortal blow to our country. The quality that arrives from these faraway lands is quite inferior to the quality of ours. Consumption becomes greater every year, factories multiply, men once employed in the destruction of the human kind go back to their old habits, and those who do not choose a career in agriculture file into the workshops of those factories. These reasons must necessarily contribute to giving this cloth a high price. Add to that the peace that all crowned heads are disposed to entertain; everything tends to make me believe that our cottons will always sell well, especially in peace time.
The water has fallen back. It nevertheless allowed me to work for two and a half months. I am now going to make indispensable repairs to my mill.
For a few months I had several sick people. I treated some. The abundant rain, happening at the right time, contributed much to flushing out the maladies that were starting to cause devastation. My neighbor, Pierre Daigle died; the doctor promptly signed his passport for the next world.
I see for the moment no opportunity to order the saber that you ask for. The ships for France have left. Some are beginning to arrive but they will go back only after picking up their load, which will only be at the end of the pending harvest. I will then ask someone in town to take care of the matter, but close to a year will pass before receiving these objects. So, if you could obtain them in Philadelphia or in any other northern city, I think it would be much better. I will send you the funds necessary for that.
Browse’s last letter was dated from Monticello. He gives us all the details of the flattering welcome he constantly receives from this family. Before he goes to college, he says, he will study with the grandson of Mr. J. at a certain Mr. Stack’s, one of the best classics in the U.S. His letter is dated 14 May. Another letter from Mrs. Trist dated the 30th of the same month says that Browse is going to take up lodging with someone named Laporte, who proposes to take in a number of students of this Mr. Stack.
L.L. has sent you the hammock that you asked for in your letter dated … I had asked him to kindly handle this little shipment. We have seen him here since, and he told us that he had readily fulfilled this request, and even with much pleasure. You may know that his father sold his house located on the Fourche River. His son had made the trip to let the purchaser enter into possession of the property.
Mr. Hiviart, the one who held the senatorial chair for four years, has just come to visit me. He is thinking of going to France and came to know if I had any requests. If his trip materializes, I will put him in charge of the purchase in question, but I doubt very much that he will make it. Aynault holds the curule chair in Pointe Coupée. They say that he fulfills his duties rather well. It is certain that, if importance plays any part in the dignity of a magistrate, from that point of view, he is the ne plus ultra of all people holding office.
We are told that there are 8 candidates for the post of governor of our State, among which 4 Americans, 3 Creoles and a Frenchman.
We were expecting a visit from Mr. Browse and his lady in the spring. We still do not know what unfortunate circumstances put up an obstacle to this resolution.
We still have not seen the young man you announce to your mother.
Porter is presently Attorney General for our district. White is still our court clerk. Young Gillet, whom you undoubtedly knew, has just married the Guilbert widow. This widow did not even let expire the time specified by the law to legitimize a second knot. It is one of those actions that is revolting to nature and puts humanity to shame.
With the exception of your mother, everyone here is in good health. I would like to make a lot of money this year so as to be able to have her take a trip. Receive the friendship of all the family and believe me to be your affectionate father.