Etienne St. Julien de Tournillon to Nicholas P. Trist
Mon Cher trist | Janvier 25. 1818. |
Le Jour De La réception De La Lettre que vous ecrivez à V. maman Sous la date Du 22. Decembre dernier j’ai Reçu de La ville Les deux checks que j’avais demandés De $250. chaque: je ne perds point de tems à vous les envoyer, dans la crainte que vous ne Soyiez dans un pressant besoin; ce qui est assez ordinaire chez les jeunes gens, et d’autant que je Suis en retard avec Vous, parceque je Vous avais promis des fonds pour La fin Du Ct et que vous ne Les recevrez Selon toutes les apparences, en égard au mauvais Service des postes, que Vers La fin du mois prochain; mais Vous devez vous attendre à ces petites contrariètés et Vous trouver toujours en mesure, ce qu’il Vous Sera t assez facile de faire En reservant dans le fond de Votre bourse De quoi obvier à ce retard.
Si quelque chose, mon cher trist, peut nous consoler de La privation de Vous avoir auprès de nous; c’est de Songer que vous êtes dans une des plus respectables familles de L’amèrique, et que La Socièté que vous Voyez journellement ne peut que contribuer à votre agrément et à votre bonheur: mettez donc à profit des instants Si précieux et faites tout ce qui dépendra de Vous pour témoigner toute la reconnaissance que vous devez avoir pour de Pareils procédés.
Dumoulin est presentement en ville: il Sera enchanté de Recevoir un gage aussi affectueux, du premier personnâge de L’union, que celui que votre Lettre renfermait: je vais Le lui envoyer de Suite, car on ne doit jamais reculer L’épôque d’un moment heureux.
L’air de La nlle orléans a Singulièrement contribué à ramener Votre ami à La Santé, il est présentement, on ne peut mieux portant, c’est ce qu’il me mande Dans Sa dernière Lettre qui est d’une date très récente. Les Bals, Les Spectacles, Sont Ses amusements favoris, il ne manque ni Les uns ni Les autres, et il Se plaît Surtout beaucoup aux Spectacles parceque, dit-il, il y Voit tout ce qui est joli et tout ce qu’il aime. je me permettrais de Vous En dire davantage, Si je ne craignais de Sortir des Bornes qu’on doit garder dans une pareille confidence; au Surplus Ce que je peux En toute assurance vous communiquer c’est qu’il paraît parfaitement heureux, et que Les honnoraires de Sa Société avec m. mazureau Lui fournissent amplement de quoi faire quelque figure En ville.
je Suis présentement, mon cher trist, beaucoup occuppé, Souvent absent de La maison, et toujours, trop pour moi malheureusement, obligé de recevoir chez moi des gens que je voudrais aux antipodes. [. . .] cependant Le genre d’affaires qui m’occupent m’oblige, Vulgairement parlant, de faire contre fortune bon cœur. j’ai acheté cette année une grande quantité de coton, Son prix à notre marché m’offre, pour le moment, un bénéfice réel, mais j’ai reçu aujourd’huy même une Lettre de mes Correspondants en ville, m’annonçant une diminution En aAngleterre Sur cette denrée; cette nouvelle pourait [. . .] produire quelque Stagnation dans les ventes, et cette Stagnation nous amenera indubitablement une baisse; cependant j’ai quelque peine à Le croire Surtout dans L’état de paix et de prospérité qui paraît Enveloper Les deux continents.
Votre maman Se dispose à aller passer le tems que je mettrai dans mon voyage En ville, qui Sera Vers La fin Du mois prochain, chez mde Habine: je Suis bien aise de Vous annoncer qu’elle Se dispose à aussi à Vous faire cadeau d’une petite Sœur, je dis petite Sœur, parceque je Sais Le desir que vous avez ainsi que v. frere Browse d’En avoir une je Souhaite donc que nous ne Soyons pas trompés dans cette attente.—
lorsque j’effectuerai ce Voyage, je m’occuperai de tout ce que Vous me demandez dans La Lettre à Votre maman, mais je desirerais bien connaître La manière La plus Sûre et La plus prompte de Vous faire parvenir ces objets. donnez-moi donc à cet égard les renseignements nécéssaires; vous êtes plus à porté que moi de Vous En instruire.
Votre grand-maman Se porte très bien; Votre maman a de tems à autre quelque Légère indisposition que [j’attri]bue Simplement à Sa Situation: St. Julien est un archi-dic[tateur qui?] Enrage ici tout le monde. il parle Souvent de Vous et [. . .] Boit quelquefois à votre Santé et ne veut que du vin [. . .] et commence à Suivre Son papa dans Le champ et Veut toujours monter à cheval avec lui.—quant à votre Moi je jouis D’une Santé parfaîte et je Serais parfaitement heureux Si nous étions tous réunis.
faites agréer à madame trist L’assurance de mon respectueux hommage.
editors’ translation
My Dear Trist | January 25. 1818. |
On the day of the arrival of the letter that you sent to your mother dated last December 22, I received from the city two checks which I had requested for $250. each. I waste no time sending them to you for fear that you might be in a pressing need, which is quite usual among young people, especially as I am late, because I had promised you funding by the end of the current month and it seems that you will only receive it toward the end of next month, due to the bad postal service; but you should expect those small vexations and always find yourself ready, which you will do rather easily, by keeping at the bottom of your purse the means to obviate this delay.
If anything, my dear Trist, can give us comfort for the hardship of not having you with us, it is to think that you are with one of the most respectable families in America, and that the society that you see daily can only contribute to your pleasure and to your happiness. Thus, take advantage of such precious times and do everything in your power to express all the gratitude that you must have for such civilities.
Dumoulin is presently in town. He will be delighted to receive from the premier person of the Union a token of affection such as you included in your letter. I am going to send it to him right away, because one should never postpone the time for a happy moment.
The air of New Orleans has singularly contributed to bring your friend back to health. Presently he could not be healthier, that is what he says in his last letter, which is recently dated. Balls, shows are his favorite distractions, he misses neither, and he especially enjoys the shows, because, he says, he sees there everything that is pretty and everything that he loves. I would allow myself to tell you more if I did not fear overstepping the boundaries that one must keep in confidences like this. Moreover, what I can tell you with full assurance is that he seems perfectly happy and that the fees of the firm he owns with Mr. Mazureau amply provide what is needed to cut quite a figure in town.
Presently, my dear Trist, I am very busy, often absent from the house and, rather unfortunately, always forced to receive at home people that I wished were at the other end the world. However, the kind of business I run forces me, crudely speaking, to put on a good face. This year I bought a large quantity of cotton. For the time being, its price in our market presents me with a real profit, but today I received a letter from my correspondents in town announcing a lowering of the price of these goods in England. This news could produce some stagnation in the sales, and this stagnation will indubitably bring about a slump, but I find it a little hard to believe, especially in the state of peace and prosperity that seems to enfold the two continents.
Your mother is getting ready to go spend at Mrs. Habine’s the time that I will put into my trip to town, which will be toward the end of next month. I am quite pleased to announce that she is about to offer you a little sister. I say little sister because I know your wish and that of your brother Browse to have one. Therefore I hope that we will not be disappointed in our expectations.—
As soon as I make that trip I will take care of all that you ask for in your letter to your mother, but I would wish to know the surest and fastest way to get these objects to you. Give me the necessary information on this matter; you are more likely to find it than I.
Your grandmother is doing very well; your mother is slightly indisposed from time to time, which I attribute simply to her situation. St. Julien is an arch-dictator, he enfuriates everyone here. He speaks of you often and sometimes drinks to your health and wants nothing but wine [. . .]. He continues to follow his father in the fields and always wants to ride a horse with him.—As to myself, I enjoy a perfect health and I would be perfectly happy if we were all together.
Please forward the assurance of my respectful homage to Mrs. Trist.