Etienne St. Julien de Tournillon to Nicholas P. Trist
mon cher trist | [5 Feb. 1820] |
aujourd’huy 5. fevrier je reçois votre lettre Du 3. de l’expiré: Je vois avec peine que celles que je vous écris ne Vous parviennent pas: Depuis le mois D’octobre je vous En ai adressées trois, Deux contenant [. . .] deux checks de $150. chaque et plus deux lettres de mes Correspondants à la ne or. pour vous prouver que j’avais fait toutes les exertions possibles pour vous envoyer plûtôt votre argent, ce à quoi je n’avais pû réussir; j’aime cependant à croire que vous aurez reçu ces deux checks qui doivent, Si non réhabiliter vos finances, du moins vous mettre dans le cas de payer vos dettes ou une partie d’icelles.
La proposition que vous me faites pour vous faire toucher des fonds a new-york me convient fort et me Sauvera beaucoup de peine et d’inquiétude; car, c’est pour moi, une affaire d’état lorsqu’il faut que je me procure des cheks pour vous envoyer. parceque les personnes chargées de cette commission y mettent autant de lenteur que possible et que d’ailleurs étant Surchargées d’affaires plus majeures elles négligent toujours celles qui leur Sont plus Moins lucratifves.
La famille est bien loin de Vous oublier: depuis le mois d’octobre nous avons adressé tant à Vous qu’à votre frère et à made trist quatorze lettres mais il paraît que le Service des postes Se fait Si mal à donalsonville que je vais me déterminer à adresser [. . .] Nos lettres Sous le Couvert d’une Connaissance à la N. orléans pour être remises à la poste de cette ville: peut-être qu’avec cette prêcaution Viendrons-nous à bout de Vous faire parvenir de nos nouvelles.
Vous me dites dans votre dernière que Vous avez L’intention de quitter L’écôle militaire; je veux croire vos raisons bonnes pour cela; et d’ailleurs Vous n’êtes plus un enfant et Vous devez discerner ce qui peut Vous convenir le mieux: mais au préalable je désirerais que Vous prissiez L’avis de mr monroe. je n’ai point oublié que c’est à Sa Sollicitation que vous avez trouvé place parmi ces éleves destinés à Soutenir L’honneur national et dont Vous faites présentement partie. mr monroe Dans une lettre qu’il écrit à made trist Lui dit “Votre petit fils, à L’académie de W.P. Donne beaucoup de Satisfaction à Ses professeurs” ce Sont [. . .] Ses propres expressions consignées dans Sa dere Lettre à Votre g. maman, ce compliment est bien flatteur Surtout en considérant le personne personnage qui L’addresse; et il est bien Satisfaisant pour toutes les personnes qui S’intèressent à Vous, ainsi, mon cher trist, avant de rien précipiter Suivez L’avis que je Vous donne.
Browse, à Votre exemple, Se plaint aussi de notre Silence, mais avec aussi peu de fondement: L’un et L’autre êtes Sans-cesse l’objet de nos pensées. votre maman Lui écrit aussi Souvent qu’à Vous. mais Ses lettres épprouvent le même Sort, elles n’arrivent point à leur destination: il a reçu dans le même tems que vous un check de 300—même tireurs et end Sur Mrs. mackie Milne et Ce of new york. je Sais que L’année dere j’ai été peu généreux: mais n’en accusez que Les Circonstances Vraiment pénibles où je me Suis trouvé et qui m’ont privées du plaisir de faire plus pour vous.
Votre maman Va vous écrire incéssament.
au moment où je Vous adresse La présente toute la famille jouit d’une bonne Santé: made Brown est la Seule un peu indisposée mais cette indisposition n’a d’autre cause que les transitions Subites que nous épprouvons Du froid et au chaud et Vice-versa.
ecrivez-moi aussi-tôt la présente reçue pour mon tranquilite. adieu, mon cher trist, Songez que Vous avez un père qui ne désire rien tant que de vous voir heureux c’est ce que je vous Souhaite.
Tout le monde Vous embrasse.
editors’ translation
my dear Trist |
Today, 5 February, I received your letter of the 3rd of last month. I see with sorrow that those I write do not reach you. Since October, I have sent three to you: two containing two checks of $150 each and two more from my correspondents in New Orleans in order to prove to you that I had made every possible exertion to send you your money earlier, which I had not succeeded in. I would like to believe, however, that you have received these two checks, which, if not rehabilitating your finances, must at least allow you to repay all or part of your debts.
The proposition you make of having you draw funds in New York suits me well and will save me much worry and trouble, because it is like an affair of state whenever I need to obtain checks to send you. The people in charge of these things are burdened with more important affairs and always neglect less lucrative ones.
The family is very far from forgetting you. Since October, we have sent you, as well as your brother and Mrs. Trist, fourteen letters. It appears, however, that the mail service is so bad at Donaldsonville that I have decided to put our letters under cover to an acquaintance in New Orleans and have them posted in that city. Perhaps, with this precaution, we will finally succeed in having our news reach you.
You tell me in your last letter that you intend to leave military school. I want to believe that you have good reasons for that decision. Besides, you are no longer a child and must figure out what suits you best. But prior to leaving, I desire you to ask Mr. Monroe’s advice. I have not forgotten that it was at his request that you found a place among the pupils destined to uphold the honor of the nation and of whom you are currently a part. Mr. Monroe, in a letter to Mrs. Trist, tells her: “Your grandson at the academy of W.P. gives much satisfaction to his professors.” These are his own expressions, as recorded in his last letter to your grandmother. This compliment is quite flattering, especially considering the person who makes it, and it is very gratifying to everyone who has an interest in you. So, my dear Trist, before you do anything rash, follow the advice I give you.
Browse, in accordance with your example, also complains about our silence, and with equally little foundation. You two are constantly in our thoughts. Your mother writes to him as often as to you, but her letters meet with the same fate. They do not arrive at their destination. He received a check for $300 at the same time you did, likewise drawn on Mess. Mackie, Milne & Co. of New York. I know that last year I was not very generous, but place all the blame on the truly distressing circumstances in which I found myself, which deprived me of the pleasure of doing more for you.
Your mother will write to you incessantly.
At the time of the present letter, the entire family enjoys good health. Mrs. Brown is the only one a little unwell, but this illness has no other cause than the sudden transitions we have experienced from cold to hot weather and vice versa.
Write me as soon as you receive this, for my peace of mind. Farewell, my dear Trist. Reflect that you have a father who wants nothing more than to see you happy. That is what I wish for you.
Everyone kisses you.