Etienne St. Julien de Tournillon to Nicholas P. Trist
mon cher trist | 22. 7bre 1821. |
Sous ce pli Vous avez un chek De 294.12/100. le bureau D’escompte à la N.O. ayant fait une retenue De 2.P/00.: a reduit le chek primitif qui était de $300. à cette Somme; nous avons présumés que c’était le moyen le plus Sur et En même tems le plus facile de Vous faire toucher incontinent cet argent qui doit être affecté aux fraix de Votre voyage et de celui de votre frère: comme Vous ne m’avez fait une demande que de 150. j’ai pensé qu’une égale Somme suffirait à Browse. nous espérons qu’aussi tôt la reception de ce chek Vous vous mettrez de Suite en route, et que Vous Serez assez heureux pour trouver un passage à Bord de quelque bon navire fesant voile pour le N.O.. Si à votre arrivée En ville vous aviez besoin de fonds: Vous pourriez vous adresser, Sans hésiter, à mrs Debuys et longer, mes agents, auxquels je Vais transmettre des ordres En conséquence. Vous aurez Soin de nous tenir informés du jour de votre départ afin que nous puissions, à peu près, connaître celui de votre arrivée; Vous prendrez passage à bord du premier Steam Boat qui remontera le fleuve ou Si Vous préférez vous rendre Sur L’habitation de made habine; j’Enverrai Sam vous chercher.
je connais peu la Situation, En faît de finance, [. . .]Dans laquelle Vous vous trouvez; mais Si Vous ou votre frère aviez contractés des engagements auxquels Vous ne Sauriez faire face avant votre départ; fournissez votre billet à qques mois de terme, et à votre arrivée nous aviserons aux moyens de le retirer à L’échéance.
Depuis ma dernière lettre, mon cher trist, notre maison a été pendant près de deux Semaines un Sejour de peines et D’afflictions: nous avons failli perdre notre chère marie louise; la pauvre Enfant a été à toute extremité! … heureusement que le rétablissement de Votre maman arrivé peu de jours avant a permis à cette tendre mère de lui prodiguer tous Ses Soins; nous Sommes présentement rassurés Sur Son Sort et nous pouvons nous livrer Sans crainte au plaisir que nous ressentons d’avance de Vous revoir parmi nous … le frère St julien a tenu bon cette année, le père a fait de même et made Brown est aussi bien que peut le permettre Son âge et Votre tendre mère, ma chère Epouse, qui a beaucoup Souffert tant au moral qu’au physique, est parfaitement rétablie: quant à Vous, comme Vous allez quitter un pays où L’on Se porte toujours bien, il faut espèrer que vous allez amener avec Vous cette Santé qui tient au Sol que vous avez habité.
Les maladies n’ont fait aucun ravage cette année, En ville; peut-être qu’avec beaucoup de Soins, une Stricte vigilance, et une bonne police parviendra-t-on à Se garantir de ce fléau destructeur?
nos récoltes jusqu’à ce moment promettaient beaucoup et Semblaient vouloir dédommager le cultivateur de Ses peines, mais cette maudite maladie dont Vous avez vu les funestes effets Sur L’habitation de à Bâton-Rouge Vient de paraître de nouveau et nous Enlevera, Selon les probabilités, un bon tiers de notre récolte.
je Suis depuis quelque tems Brouillé avec toutes les gazettes: j’ai un dégoût pour tous les détails que j’y vois Sur le Couronnement du gros georges IV. Comment est-il possible qu’une nation qui réclame la prééminence En tout et Sur tout puisse Encore Suivre des usages qui tiennent le milieu Entre la barbarie et la civilisation? ce Sont des mascarades dont le pauvre peuple paye les représentations. J’aime bien mieux cette cérémonie Sage et politique tout-à-la fois de l’empereur de La chine qui, nouveau triptolème, donne annuelement à Ses Sujets L’exemple du travail et ne dédaigne pas de retourner une terre que tant d’autres foulent avec mépris.
les papiers vous auront Sans-doute instruit de la conduite du gouvr A. J. à L’égard de L’ex-gouvr de pensacole, Callava: les uns le Blâment D’autres L’approuvent: Selon moi, c’est un acte de rigueur, et La rigueur ne doit être employée que Lorsqu’elle est indispensablement nécéssaire.
Dites à votre frère que je vais lui écrire incéssament. Recevez mon cher trist, L’assurance de mon amitié et les embrassements de toute la famille
editors’ translation
my dear trist, | 22. September 1821. |
In this letter you have a check for $294.12. The bureau of discounts in New Orleans, having deducted 2%, reduced the initial check of $300. down to this sum. We presumed that it was the safest and, at the same time, the easiest way to have you cash without delay this money that should be allocated to the cost of your and your brother’s trip. Since you only asked me for $150., I thought that an equal sum would be sufficient for Browse. We hope that, as soon as you receive the check, you will get immediately on your way, and that you will be lucky enough to find passage aboard some good ship sailing toward New Orleans. If, upon arrival in town, you need funds, you could, without hesitation, see Messieurs Debuys and Longer, my agents, to whom I will send my orders to that effect. You will make sure to keep us informed of the day of your departure, so that we can more or less know the day of your arrival. You will take passage aboard the first steamboat that goes upstream or, if you prefer going to Mrs. Habine’s house, I will send Sam to fetch you.
In fact, I know little about the financial situation in which you find yourself, but if you or your brother have agreed to some commitments that you could not honor before your departure, present your promissory note for a few months, and upon your arrival, we will decide how to clear it up when due.
Since my last letter, my dear Trist, our house was for almost two weeks an abode of sorrows and afflictions. We almost lost our dear Marie Louise; the poor child came close to the last gasp!... Fortunately the recovery of your mother, happening a few days before, allowed this tender mother to dispense all her care. We are presently reassured about her fate and we can let ourselves enjoy without fear the pleasure, which we feel in anticipation, of seeing you among us again... The brother St. Julien held firm this year, the father did the same, Mrs. Brown is doing as well as her age will allow, and your tender mother, my dear spouse, who has suffered much psychologically as well as physically, is perfectly recovered. As to you, since you are going to leave a country where one is always in good health, one must hope that you will bring with you that health which is attached to the soil where you have lived.
Illnesses did not do any ravage in town this year. Perhaps with much care, a strict vigilance and a good police, we will succeed in protecting ourselves from this destructive scourge.
Up until now our crops promised a lot and seemed willing to compensate the farmer for his troubles, but this wretched disease, of which you saw the disastrous effects on the settlements of Baton Rouge, has emerged anew and will, in all probability, take away from us a good third of our crop.
I have been for some time irritated with all the gazettes. I have an aversion for all the details that I see in them about the crowning of fat George IV. How is it possible for a nation that claims preeminence in everything and upon everything to still hold on to customs that keep to the middle road between barbarism and civilization? Those are masquerades for the performance of which the poor people pay. I much prefer the ceremony, at once wise and political, of the Emperor of China who, like a new Triptolemus, every year gives his subjects the example of work and does not disdain turning over the soil that so many others trample with scorn.
I am sure the papers have informed you of the conduct of Governor A. J. regarding the ex-Governor of Pensacola, Callava. Some blame him, others approve of him. As for myself, I think it is an act of rigor, and rigor must be used only when indispensably necessary.
Tell your brother that I will write him shortly. Receive, my dear Trist, the assurance of my friendship and the embraces of the whole family