Etienne St. Julien de Tournillon to Nicholas P. Trist
mon cher trist | 8. mai 1821. |
âprès un Silence de Deux mois nous Venons Enfin D’avoir une Lettre De Browse, elle n’a pas peu contribué à mettre votre maman dans Son assiète naturelle Surtout d’âprès les nouvelles de L’indisposition de Votre frère pour lequel elle était dans une inquiétude mortelle; mais Enfin tout s’est dissipé, jusqu’à nouvel ordre, [. . .] Principalement, Si Browse passe encore deux mois Sans donner signe de Vie: Engagez-le, Dans la première lettre que Vous lui adresserez à vaincre cette répugnance qu’il a toujours manifestée à écrire, et Sans le Soupçonner d’oublier Sa famille, dites-lui combien elle aime à recevoir Souvent de Ses nouvelles.
j’ai reçu votre lettre Sous la datte Du 2-mars ul. je Suis charmé de Vous voir médiater jouer le rôle de médiateur dans L’affaire dont Vous me parlez et En mon particulier je vous fais mes Compliments D’avoir Si bien réussi: je désire très ardament ne Vous Voir jamais figurer comme acteur, mais malheureusement avec les meilleures dispositions possibles on est Souvent obligé de Se mettre En evidence; et je crois que Sous ce rapport Votre nation ne le cedde En rien à la nôtre et que Sur le point D’honneur L’une est aussi chatouilleuse que L’autre: je pense que la prudence est toujours nécéssaire à tous les hommes En général.
Le général Jackson Vient de passer à la nlle orléans il Se rend à Son gouvernement des florides: il a été reçu avec tous les honneurs Dûs non Seulement à Son rang mais encore Comme au libérateur de La Louisiane et au Vengeur de Son pays. puisse L’amérique compter Long-tems de Semblables hommes parmi Ses enfants !…
nous attendons tous les jours notre Senateur Johnson il est porteur D’une lettre De Votre frère et nous désirons beaucoup le voir.
La nouvelle du jour, Si cependant c’en est une qui puîsse intèrésser, est le mariage De notre gouverneur Robertson avec madelle Skipwith. un de mes amis m’écrivant à ce Sujet me dit que ce Sont deux Sottises faites En même tems: La Suite éclaircira le reste nous verrons ce que L’hermite Du bayou dira à ce Sujet.
Vos $200. Sont à votre disposition. une lettre De mr nott à votre maman lui annonce “qu’il a reçu cette Somme De mrs Debuys et longer et que mr Calender comptera cette somme à Son fils Selon Ses désirs.” si cette Somme est insuffisante mandez-le moi; je ne Souhaite pas qu’on Vous voie faire mauvaise figure dans les lieux où vous allez ce qui arrive toujours à un jeune-homme qui n’est pas lesté.
je m’amuse présentement à lire les ouvrages de Lord Byron Dont j’ai une traduction française: je crois que les Beautés de cet auteur perdent beaucoup de leur éclat Dans cette traduction; D’ailleurs Comment rendre En prose ce qui est Du Domaine de la poësie; on ne Doit pas s’attendre à L’impossible.
toute la famille Se réunit à moi pour vous offrir L’assurance de Sa Sincère amitié: julien Vous écrira aussi-tôt qu’il le pourra; mais avant il faut qu’il apprenne à lire et il fait peu de progrès. notre petite marie louise est charmante et je la crois destinée à devenir une beauté. tout à vous
editors’ translation
my dear trist, | 8. May 1821. |
After a silence of two months, we have at last a letter from Browse, and it contributed not a little to setting your mother back into her natural state of mind, especially after the news of the indisposition of your brother, about whom she was in a state of mortal anxiety. But at last everything has passed and is essentially back to normal. If Browse spends two more months again without giving a sign of life, urge him, in the first letter that you will send him, to overcome the dislike that he has always shown for writing and, without accusing him of forgetting his family, tell him how much we love to hear from him frequently.
I have received your letter dated the 2nd of last March. I am delighted to see you play the role of mediator in the affair of which you speak and I personally send you my compliments for having succeeded so well. I ardently wish never to see you be a principal in such an affair, but unfortunately, with the best possible intentions, one is often obliged to be conspicuous. I believe that, in that regard, your nation does not take second place to ours, and that on points of honor, one is as susceptible as the other. I think that prudence is always necessary to all men in general.
General Jackson has just passed through New Orleans. He is going to his government of the Floridas. He was received with all the honors due not only to his rank but also to the liberator of Louisiana and the avenger of his country. May America have for a long time such men among its children! …
Every day we wait for our Senator Johnson. He carries a letter from your brother, and we wish to see him very much.
The news of the day, if, by chance, it might interest anyone, is the marriage of our governor with Miss Skipwith. Writing on the subject, one of my friends told me that these are two foolish things done at the same time. What happens next will throw light on the matter. We will see what our bayou hermit will say about it.
Your $200 is at your disposal. A letter from Mr. Nott to your mother says “that he has received this sum from Messrs. Debuys and Longer and that Mr. Calender will disburse this sum to your son as he wishes.” If this sum is insufficient, tell me so. I do not wish to see you cut a bad figure in the places where you go, which always happens to a young man without ballast.
I am presently enjoying myself reading the works of Lord Byron, of which I have a French translation. I believe that the beauty of this author loses much of its radiance in this translation. Anyway, how could one render in prose what is in the domain of poetry? One should not expect the impossible.
The whole family joins me in offering you the assurance of its sincere friendship. Julien will write you as soon as he can, but beforethat he must learn to read, and he makes little progress. Our little Marie Louise is charming, and I believe that she is destined to become a beauty. All yours