Etienne St. Julien de Tournillon to Nicholas P. Trist, with postscripts from Julien Tournillon and Mary Louise Tournillon

mon cher trist

Tandis que Vous passez votre tems Dans la Société Des hommes les plus distingués de L’Union, je m’occupe ici De planter des Cannes. j’ai passablement réussi L’année dernière puisqu’avec 42—arpents que j’ai exploités j’ai fait 52—Boucauds 60. milliers environs, et Sans une maudite gelée à glace Survenue Le 17. 9bre j’aurais presque doublé ce nombre: ainsi Donc une perspective Sans être encore Couleur de rose paraît néanmoins m’offrir quelques nuances De celle favorite aux amants aux guerriers, aux hommes D’état et à tous ceux enfin qui fondent Sur L’avenir quelqu’adoucissement à Leurs peines.

Votre Lettre, mon cher trist, a cicatrisé une plaie que Votre Silence un peu Long avait fait naître Dans mon cœur: mais les raisons que Vous m’allèguez Sont Si peremptoires que je conviens qu’elles ont bien pu vous faire perdre de Vue un pauvre planteur louisianais. cependant peu de jours Se Sont écoulés Sans qu’il n’ait été question de Vous dans La famille: Julien et mary n’ont point oublié leur frère et ils me demandent Souvent quand ils auront le plaisir de Vous le voir. j’ai retiré Julien De chez m. petit c’est un original qui, quoique Doué Des prèsens de Mnemosyne n’a cependant pas le Sens Commun. je Suis donc décidé à Vous envoyer julien. je Suis convaincu plus que jamais que c’est dans Son pays qu’il doit Suivre Son éducation Sauf ensuite à Le faire voyager Si cependant la Bourse de Son père le permet. ainsi donc, donnez-moi dans Votre première Lettre donnez-moi quelques détails Sur la pension ou le colège où vous comptez le placer. et aussi Sur la manière la plus convenable à lui faire faire Le voyage. quant à mary Si je ne la considère pas trop avec les yeux d’un père: je lui trouve beaucoup d’intélligence une grande facilité à [. . .] apprendre et à Son âge beaucoup de goût pour la lecture.

j’ai Vu dans les dernièrs papiers le résultat de L’élection De votre président: on S’attendait généralement ici à Voir occuper ce Siège par le [. . .] général a j. Dans ma manière de Voir: je crois le choix qu’on a fait préférable: Les idées de notre ce nouveau président Se rattachent beaucoup mieux à celles de Ses prédécesseurs, et D’ailleurs, Comme on L’a fort bien observé, il est Souvent Dangereux dans une république de Voir occuper la première magistrature par un chef militaire.

j’ai eu ces jours passés la visite De L’ex-juge Johnson; Vous aurez Sans doute appris Sa nomination à La place De gouverneur. M. malgré toutes Ses cabales n’a pu réussir, et il ne fait maintenant guère plus de bruit à La N.o. qu’il n’en a fait dans le tems à paris, s’il faut en excepter cependant les antichambres de quelques privilégiés où il aura Sans-doute fait parler de lui.

Je Vous annonce avec plaisir la nomination De notre ami White à La place de juge D’une nouvelle cour Siègant à La N.o. et dont il est président. on ne pouvait faire un meilleur choix: c’est le mérite caché Sous la modestie.

on fait en ville de grands préparatifs pour recevoir le général L Lafayette. je Suis porté à croire que le général préférera la réception simple franche et Cordiale qu’il a reçue dans divers Comtés, des Bons fermiers américains que toute cette emphâse Dont on Va l’assommer à Son arrivée ici. Si Vous avez occasion de lire les adresses qu’on Lui débitera Vous n’y trouverez, j’En Suis certain, que des Mots habillés de quelques fleurs de Rhétorique. c’est le genre de notre maire—R. qui, dans une visite qu’il rendit en corps au général J. lors de Son Dernier voyage dans notre capitale lui dit: “le Soleil n’est jamais plus Brillant que lorsque vous êtes parmi nous.” N.B. il pleuvait ce jour-là à verse et cette réponse fut amenée, D’âprès l’observation que fit le général, que La députation avait choisi un mauvais moment pour Se mettre En route. M. a fort bien observé que c’était là du Style De Cour.

le bill pour La translation Du gouvt à Donaldsonville a enfin passé dans les deux chambres, mais ce n’est que dans quatre ans qu’il doit avoir Son éxécution. on a affecté 30000 pour les édifices; la modicité de cette Somme donne à présumer qu’à La prémière session il Sera question de L’amender.

Donaldson vient d’être le théâtre D’un meurtre horrible. L’auteur est un Bayou. il est maintenant confiné.

depuis un mois nous n’avons pas vu Browse. j’ai envoyé dimanche passé French chez lui: il m’a fait dire qu’il était indisposé. nous avons failli L’avoir pour caissier d’une nouvelle B. N. à Donaldson, Son antagoniste a eu cinq voix et lui quatre. s’il eut fait un voyage en ville Sa nomination était certaine.

made Brown jouit d’une parfaite Santé, elle est plus agissante que jamais: elle S’occupe beaucoup de mary et a La bonté de La faire lire tous les jours. julien préfère Son cheval à Ses livres et je vois avec peine qu’il a peu de goût pour L’étude mais Son caractère est excellent et avec cette qualité j’augure bien de lui.

recevez mon cher trist avec les amitiés de toute la famille L’assurance de La Sincérité de La mienne.
tournillon

papa me fait esperer de vous voir bientôt. il parle de m’envoyer au college en virginie. malgré tout le regret [que] j’aurai de m’eloigner de lui et de ma chere grand-mam[an ma?] peine Sera adoucie en pensant que j’aurai le plaisir de vous voir Souvent. embrasses pour moi ma chere Sœur virginie.

[. . .] tournillon.

j’espere que mon cher frere trist jouit d’une bonne santé et d’un bonheur parfait. lorsqu’il était ici, il m’embrassait souvent pour la sœur virginie, eh bien je le prie á mon tour de l’embrasser mille fois pour moi:

mary [. . .] louise, tournillon

editors’ translation

My dear Trist,

While you spend your time in the society of the most distinguished men in the Union, I occupy my time here planting canes. I did fairly well last year, since with 42 arpents I had cultivated, I made 52 barrels, about 60 thousand bales, and if not for a wretched freeze happening on 17 November, I would almost have doubled that figure. So, this perspective, although not yet rose-colored, seems nevertheless to offer me some shades of that color favored by lovers, warriors, statesmen, and, in short, all those who count on the future to lighten their burden somewhat.

Your letter, my dear Trist, healed a wound that your somewhat long silence had opened in my heart. But the reasons you allege are so peremptory that I concede that they may well have made you lose sight of a poor Louisiana planter. However, few days went by without your being mentioned in the family. Julien and Mary did not forget their brother and they often asked me when they will have the pleasure of seeing him. I have taken Julien out of Mr. Petit’s hands: he is eccentric, and although he is gifted with presents from Mnemosyne, he nevertheless has no common sense. I am therefore resolved to send Julien to you. I am more than ever convinced that it is in this country that he must pursue his education, though it follows that he must travel, if, however, his father’s purse allows it. Thus give me in your next letter some details about the boarding house or the school where you intend to put him, and also about the most convenient way to make him travel. As to Mary, if I am not looking at her too much with the eyes of a father, I find in her much intelligence, a great ease to learn and, at her age, much taste for reading.

I saw in the latest papers the result of the election of your president. It was generally expected here to see the chair filled by the general A. J. From my point of view, I believe that the choice that was made is preferable. The ideas of this new president tie in much better with those of his predecessors, and besides, as was very well observed, it is often dangerous in a republic to see the seat of first magistrate filled by a military chief.

These past few days I had the visit of the ex-judge Johnson. You must undoubtedly have heard of his nomination to the post of governor. M., in spite of all his cabals, could not succeed, and he now no longer makes more noise in N. O. than he did some time ago in Paris. However, one must make an exception for the antechambers of a few privileged ones, where he no doubt has had people talking about him.

I announce to you with pleasure the nomination of our friend White to the position of judge in a new court seated in N. O., and of which he is the president. One could not make a better choice. He is all merit under cover of modesty.

There are great preparations in town to receive general Lafayette. I am led to believe that the general will prefer the simple, frank, and cordial reception that he got in various counties from the good American farmers to all this boring pomp with which he will be greeted upon his arrival here. If you happen to read the speeches that will be reeled off at him, I am certain you will find only words dressed up in a few flowers of rhetoric. It is the style of our mayor, R., who, during an official visit he was making to general J. during his last trip to our capital, said to him: “The sun is never more shining than when you are among us.” N.B. It was pouring rain that day, which brought out this response, after the general had looked around, that the delegation had chosen a bad time to get on the road. M. observed quite well that that was court language.

The bill for the transfer of the government to Donaldsonville was finally passed in both chambers, but it is only four years from now that it must come into effect. $30,000 has been allocated for the building. The modesty of this sum leads one to presume that, at the first session, the question will be raised of amending it.

Donaldson has just been the setting of a horrible murder. The author of the crime is a bayou. He is now locked up.

We have not seen Browse for a month. Last Sunday I sent French to his place. I was told that he was indisposed. We almost had him as cashier of a new National Bank in Donaldson. His antagonist got five votes; he, four. If he had made a trip to town, his nomination would have been certain.

Mrs. Brown is enjoying perfect health. She is more active than ever. She takes good care of Mary and has the kindness to have her read every day. Julien prefers his horse to books, and I see with chagrin that he has little taste for study, but he is of an excellent nature, and with this quality, I have hopes for him.

Receive, my dear Trist, with the friendship of the entire family, the assurance of the sincerity of mine.
Tournillon

Papa makes me hope to see you soon. He talks of sending me to school in Virginia. Despite all the regret I will have to be away from him and from my dear grandmother, my sorrow will be sweetened with the thought that I will have the pleasure of seeing you often. Kiss my dear sister Virginia for me.

Tournillon

I hope that my dear brother Trist enjoys good health and perfect happiness. When he was here he often kissed me for sister Virginia. Well, then, in turn, I beg him to kiss her a thousand times for me.

Mary Louise, Tournillon
RC (NcU: NPT); torn at seal; dateline at foot of text; addressed: “Monsieur Monsieur N. P. trist Charlottesville Virginia”; stamped; postmarked Donaldsonville, 26 Mar.; endorsed by Trist: “Tournillon (St J.) Donaldsonville March 15 19. 25.” Translation by Dr. Roland H. Simon.
Date Range
Date
March 19, 1825
Collection
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