Etienne St. Julien de Tournillon to Nicholas P. Trist

Mon cher trist

le jour de la réception de Votre lettre je finissais ma campagne. je n’ai fait que 80. Boucauds 100. milliers environ je crois que les Sucres Se Vendront bien ils Sont présentement à 6 p et 7c.

j’ai eu cette dernière année beaucoup de Désagrements; mon moulin a manqué, j’ai Donc été obligé de le réparer presqu’En entier pendant le tems Si précieux de L’exploitation de mes Cannes, par Surcroît de maux, je me Suis fracturé l’avant Bras droit il n’est même pas encore rétabli; j’ai Souffert beaucoup et je crains de me ressentir longtems de cet accident.

j’ai été obligé de renvoyer mon Sucrier ignorant Comme un créus et présomptueux comme un parvenu. j’ai fait moi même mon Sucre et je m’en Suis passablement tiré. je m’aperçois néanmoins avec peine que mon âge ne Se trouve plus en harmonie avec les travaux que nécessite un établissement En Sucrerie: le courage y est bien toujours; mais mes 50. ans en amortissent l’activité.

Votre frère m’a parlé dans le tems de Votre indisposition et de Votre voyage aux eaux: je Vois avec plaisir qu’elles ont produit un effet Salutaire: Vous êtes à cette épôque de la Vie où la nature agit puissamment et avec Du ménagement En tout Votre constitution ne peut que gagner Surtout Sous le ciel où Vous vivez.

le Sort de mes enfans m’inquiète beaucoup, Surtout celui de ma chère fille: Boston où Vous me conseillez d’envoyer julien est, à mon avis, un pays très froid: cependant cette considération ne m’arrêtera pas, si je peux avoir la certitude qu’il Sera placé Dans une maison bien tenue: Donnez-moi J. V. pr. dans Votre première lettre des détails relatifs au collège ou pension où Vous devez le placer. la proposition que Vous a faîtte madame Coolidge de le lui recommander et on ne peut plus flatteuse pour moi et avantageuse pour notre cher julien, mais je crains qu’il ne réponde qu’imparfaitement aux bontés qu’on aura pour lui: Vous le connaissez, il est à onze ans ce qu’il était à huit toujours aussi indifférent et peu appliqué à L’étude.

quant à ma chère marie je crois que je Vais la mettre au couvent.

j’ai beaucoup envié Votre Sort, En lisant la paragraphe de Votre lettre où vous me dites avoir reçu une accolade paternelle Du bon lafayette: comment ne pas être jaloux D’une telle faveur de la part de celui qui a Scellé de Son Sang la cause de Votre indépendance!!

ecrivez-moi, mon cher trist, aussi tôt la présente reçue dans le cas ou je ne trouverais pas de passage Pour richmond ou norfolk. Donnez-moi une adresse pour baltimore, [. . .] J. partira pour l’une de ces places [vers] la fin de mars, je Vous aviserai positivement [du] jour de Son départ.

nous vous embrassons t De tout notre coeur.
Tournillon.

B. a passé ici une huitaine—il Se portait bien—

editors’ translation

My dear Trist

I was finishing my campaign on the day I received your letter. I only made about 80 barrels and 100 thousand. I believe that sugar will sell well. It is now 6 piastres and 7 cents.

I had many annoyances last year. My mill broke down. I had, therefore, to repair it almost entirely during the precious time for processing my sugarcane. To add to my misfortune, I broke my right forearm. It is not, even now, healed. I was in great pain, and I fear I will feel the consequences of it for a long time.

I was forced to dismiss my sugar manufacturer, who was as ignorant as a hole and presumptuous as a parvenu. I made my sugar myself and did reasonably well. Nevertheless, I notice with sadness that my age is no longer in harmony with the work a sugar establishment necessitates. Courage is still there, but my 50 years dampens down activity.

Your brother spoke to me some time ago about your illness and your trip to the springs. I see with pleasure that it had a salutary effect. You are at the stage of life when nature is a powerful force and, by practicing moderation in everything, your constitution can overcome anything, especially under the skies where you live.

The fate of my children worries me a lot, especially that of my dear daughter. Boston, where you advise me to send Julien, is in my opinion a very cold region. This consideration, however, will not stop me if I can be certain that he will be placed in a well-run house. Please give me, in your first letter, details relative to the school or boardinghouse you would put him in. The proposition that Mrs. Coolidge made you to recommend him to her could not be more flattering to me and advantageous for our dear Julien, but I fear he may only imperfectly respond to the kindnesses that will be shown him. You know him. He is at eleven years what he was at eight, always too indifferent and not very diligent in his studies.

As for my dear Marie, I believe I will put her in a convent.

I envied your lot very much when I read the paragraph in your letter where you tell me about the paternal embrace you received from the good Lafayette. How can one not be jealous of such a favor from the one who sealed with his blood the cause of your independence!!

Write me, my dear Trist, as soon as you have received this letter. In case I could not book a passage for Richmond or Norfolk, give me an address in Baltimore. J. will leave for one of those places toward the end of March. I will inform you positively the day of his departure.

We embrace you with all our heart.
Tournillon.

B. spent a week here—He was in good health—

RC (NcU: NPT); dateline at foot of text; addressed: “Monsieur monsieur N. p. Trist Charlottesville Virginia”; stamped; postmarked Donaldsonville, 16 Jan.; endorsed by Trist: “Tournillon (St J.) Louisiana Jan 10. 1826.” Translation by Dr. Roland H. Simon.
Date Range
Date
January 10, 1827
Collection
Repository